Léa Roback

Léa Roback est une militante, pionnière syndicaliste, féministe, née à Montréal en 1903. Sa mission; aider les autres. Léa était une organisatrice syndicale. En 1937, elle a coordonné avec succès, l’une des premières grèves à Montréal, la grève de la Robe. Ce fut une période de grande noirceur où il y avait beaucoup des conflits importants dont celui des ouvrières du secteur des vêtements. Léa Roback est décédée à 96 ans en 2000, à la suite d’une chute.
Biographie
Léa Roback naît à Montréal dans une famille juive polonaise de 9 enfants en 1903. Elle avait à peine 6 mois quand toute la famille déménagea à Beauport, un village non loin de la ville de Québec où ses parents y tenaient un petit magasin général. Ses parents ne se sont pas mariés par amour. Sa grand-mère voulait pour sa fille un homme instruit et religieux qui pourrait faire vivre sa fille dans un glamour. Après la naissance de son frère Léo, elle se souvient que sa mère venait dormir avec elle et ses sœurs car c’était la seule façon de pouvoir contrôler les naissances. Elle a grandi dans une communauté où les habitants dont ses petits amis du quartier, parlaient français.
À l'école, elle parlait l’anglais et à la maison, c’était le yiddish, ce qui va grandement l’aider plus tard lorsqu’elle devra rassembler les ouvrières immigrantes à la cause syndicale. Elle est revenue à Montréal dans les années 1920 où elle a continué ses études qu’elle a dû abandonner pour ramener de l’argent à la maison. Dans cette maison, c’était le lieu des discussions et des livres. S’ils s’ennuyaient, leur mère aimait bien leurs rappeler qu’il y avait toujours les livres. Léa a travaillé dans toutes sortes de métiers comme caissière jusqu’à faire du ménage. Mais Léa rêvait de voyages et le Québec était devenu trop petit pour elle. En 1925, elle a décidé d’aller étudier la littérature française en France. Elle alla rejoindre ensuite son frère Henri qui habitait à Berlin en 1930.
À cette époque, c’était les Années folles à Berlin et Léa en profita. Elle étudiait, elle allait au théâtre et elle s’était même engagée dans le parti communiste. Elle voulait que les choses bougent et ce parti prenait action ! Elle dut quitter Berlin en 1933 avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Elle aurait aimé rester par curiosité mais son tuteur lui avait fortement conseillé de quitter Berlin pour sa sécurité. Elle partit rejoindre sa sœur aux États-Unis. En 1935, elle revient à Montréal et ouvre une librairie marxiste « Modern Bookshop » sur la rue Bleury. Elle fera son entrée dans l’Union des Ouvrières de la Robe comme directrice de l’éducation en 1936. C’est en 1937 qu’elle a organisé la Grève de la Robe, une des premières grèves dans le domaine du vêtement à Montréal, la Grève des 5000 Midinettes.
En 1939, Léa fit la connaissance de Madeleine Parent, une féministe qui se battait contre l’injustice. De leur rencontre, naquit une amitié de cœur et d’engagement en faveur des droits des femmes et du droit à l’éducation. En 1960, Léa s’engage dans La voix des femmes (VOW), une organisation féministe qui s’oppose à la violence, à la guerre du Vietnam, aux armes nucléaires et qui a comme mission de promouvoir la paix et la justice sociale par l’éducation et la défense des droits de la femme. En 1993, pour souligner son 90 ème anniversaire, ses amis créèrent la Fondation Léa-Roback dont la mission était et est encore aujourd’hui de; promouvoir l’éducation pour les femmes. Elle s’est éteinte à 96 ans après avoir chuté dans les escaliers de sa résidence pour personnes âgées.
Contribution principale
De 1929 à 1939, Montréal vit une période de grande noirceur. Il y avait une série de conflits importants et surtout celui des ouvrières de la robe. Les députés ne faisaient absolument rien. Les conditions de travail étaient aberrantes. Les salaires étaient excessivement bas. En 1934, les ouvrières gagnaient 7$ par semaine pour 60 à 70 heures de travail. Le patron avait le choix de prendre les filles qu’ils voulaient, et les autres espéraient de meilleures journées. La plupart des ouvrières apportaient le travail à la maison et afin de prendre de l’avance sur sa journée du lendemain, elles faisaient participer toute la famille à coudre les boutons et retourner les tissus. Lorsque l’une des filles de la maison atteignait l’âge de 14 ans, elle allait aider sa mère à l’usine. En 1936, Léa rentre dans le syndicat de l’Union des ouvrières de la Robe comme directrice de l’éducation. Elle amorce une campagne pour la grève prévue au printemps 1937. Il y avait des réunions de manufactures afin de rassembler 5000 ouvrières.
Le syndicat rencontra des obstacles avec le syndicat catholique qui allait vers les ouvrières pour qu’elles n’embarquent pas dans cette Grève de la Robe : « ce sont des communistes et vous irez en enfer si vous embarquez dans cette grève ! ». Maurice Duplessis a fait adopter une loi toute spéciale, la Loi du Cadenas, qui visait à arrêter ceux qu’on appelle les communistes dont Léa fait partie. Le printemps 1937 est; moment idéal pour la Grève de la Robe, car le printemps est une excellente saison pour la vente des robes La grève éclate et plus de 5000 ouvrières manifestèrent dans la rue. La grève dura 3 semaines et les ouvrières obtiennent de meilleures conditions de travail. Leur salaire passa de 11 $ à 16 $ par semaine pour une semaine de 44 heures. Le temps et demi fut compté. Si on voulait travailler dans le secteur de la robe è Montréal, on devait faire partie de l’Atelier d’Union, un grand pas dans le milieu syndical pour les ouvrières de la robe.
Apport à la pensée féministe
Léa Roback a inspiré les femmes du Québec à se battre pour ses convictions, ses valeurs et contre l’injustice. Elle a appris très jeune de ne jamais amoindrir une autre personne car cette personne a autant de qualités sinon plus que nous, donc on apprend l’une de l’autre. Elle a compris l’angoisse que vivaient les femmes ayant de mauvais salaires et de mauvaises conditions de travail. Elle a compris que c’était une lutte et qu’il fallait la continuer. Militante et féministe, elle avait une vision globale des problèmes de la société qui passèrent aussi par le droit de vote des femmes. Elle n’a jamais cessé de défendre l’équité salariale et le droit à l’avortement. Son engagement a toujours été fondé sur la solidarité et l’action. Elle montre aux femmes que dans la vie, il faut s’engager.
« Gardez courage, gardez votre désir d’aider chacune des femmes, on se maintient ensemble! » dit-elle lors de la marche du Pain et de la Rose, initiée par la Fédération des Femmes du Québec (FFQ), en 1995.
Françoise David, Présidente de la FFQ en 1995 et co-porte-parole de Québec Solidaire en 2012, dira de Léa Roback : « Léa, c’est notre mère à toutes. Ce qui reste d’elle, c’est l’amour de la vie. C’est l’amour pour des gens, particulièrement les gens pauvres, exclus, opprimés. L’amour des femmes, le plaisir de travailler ensemble. »
Léa avait un souhait, voir le 21 ème siècle. Elle est décédée le 28 août 2000 à l’âge de 96 ans. Une rue a été nommée en son honneur à Montréal ainsi qu’à Québec dans les années 2000.

Photo prise le 21 Janvier 2022 par Marlène Dubreucq
Bibliographie